La bataille juridique entre le site de contenus pour adultes nhεntαi et la société californienne PCR Distributing a pris une tournure inattendue, après que nhεntαi a demandé une ordonnance de protection pour limiter l'accès aux informations privées sur ses opérateurs. Dans le processus, l'équipe juridique de nhεntαi a présenté des preuves suggérant que PCR avait précédemment accordé une autorisation écrite au site pour utiliser son contenu, et avait même manifesté son intérêt pour le placement d'annonces sur la plateforme.

Le droit d’auteur sur les mangas et les dessins animés est devenu une question cruciale en raison de la popularité croissante de ces formats, y compris de leurs dérivés pour adultes. Nhεntαi, qui a enregistré près de 80 millions de visites rien qu'en juin de cette année, est l'un des sites les plus connus de cette catégorie. Cependant, les plateformes de contenu gratuit comme celle-ci ont suscité des plaintes de la part des ayants droit, qui estiment que ce type de sites affecte leurs revenus. Cet été, PCR Distributing a lancé une action en justice pour identifier les administrateurs de nhεntαi via une assignation DMCA à Cloudflare. Cependant, les opérateurs de nhεntαi ont réagi en s'opposant à cette mesure et en demandant au tribunal d'annuler l'assignation à comparaître.

PCR a rapidement retiré sa demande d'assignation à comparaître, pour finalement déposer une plainte complète en août, décrivant nhεntαi comme un « site pirate » qui publie du matériel protégé par le droit d'auteur sans autorisation appropriée. Le procès soutient également que le site ne peut pas bénéficier de la « zone de sécurité » DMCA, puisque ses opérateurs téléchargent directement du contenu contrefait et ne répondent pas aux demandes de suppression de matériel.

Pour sa défense, nhεntαi a déclaré que PCR avait autorisé à plusieurs reprises l'utilisation de son contenu sur la plateforme et avait même proposé la possibilité d'une collaboration publicitaire. Dans un email révélé dans l'affaire, un représentant de J18 Publishing (une marque exploitée par PCR) a clairement indiqué qu'il ne s'agissait pas d'une demande de suppression de contenu et a évoqué la possibilité de paiements pour les publicités. Nhεntαi a également montré une feuille de calcul soumise par PCR avec plus de 3 300 liens de contenu « autorisé » à partager sur le site.

Malgré ces révélations, PCR a répondu que les communications ne constituent pas une autorisation légale formelle et reflètent uniquement des négociations initiales qui n'ont pas abouti à une licence officielle. De plus, la société maintient que des demandes de retrait DMCA ont été envoyées après ces e-mails et n'ont reçu aucune réponse. Actuellement, le tribunal ne s'est pas prononcé sur la demande de Nhεntαi d'annuler les assignations à comparaître, mais ce différend pourrait conduire à des rebondissements intéressants à mesure que l'affaire avance vers le procès.